Interview de Aïssatou Diallo

Aissatou Diallo


Grow Learn Connect : Aissatou, comment es-tu devenue formatrice ? Qu'est-ce que t’a poussé à choisir ce cheminement de carrière ?

Aïssatou Diallo : Je travaillais comme directrice commerciale pour une PME lorsqu’entre 2010 et 2013 j’ai bénéficié en tant que participante des ateliers de formation BUSINESS EDGE avec des formateurs certifiés IFC. J’ai admiré le professionnalisme, la fluidité et le fait que les cours soient engageant pour nous les participants. Et là, je me suis dit c’est ça que je veux faire.

J’adore la notion de transmission et de partage. J’avais plus de 20 ans d’expérience professionnelle que je voulais partager avec des personnes qui veulent améliorer la qualité de leur travail.


GLC : En réfléchissant au début de votre cheminement de carrière, quelle connaissance/sagesse souhaiteriez-vous avoir à l'époque ? Est-ce qu’il y a quelque chose que vous feriez différemment ?

AD : Mon cheminement professionnel a connu des hauts et des bas j’ai fait certainement des erreurs mais c’est ce qui a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui. En regardant en arrière je me dis que j’aurais pu commencer ma carrière de formatrice plus tôt et puis je me dis que peut-être aussi que je n’étais pas assez mûr ? Donc je me dis que c’est tout aussi bien, il fallait que je vive ces expériences pour aboutir à ce que je suis maintenant et ce n’est pas fini…


GLC : Quelles qualités personnelles vous ont aidé à réussir en tant que professionnel de la formation ?  

AD : Mes qualités qui m’ont permis de réussir en tant que professionnel de la formation sont :

  • Le sens de l’écoute,
  • Le sens du partage,
  • La patience,
  • La remise en question c’est-à-dire le fait d’accepter qu’on peut se tromper,
  • La curiosité…

GLC : Quelle valeur voyez-vous à obtenir une certification en tant que formateur ? Pourquoi est-il important que les formateurs obtiennent une certification professionnelle, et la certification IFC-LPI TPMA, en particulier ? 

AD : Le fait d’être certifiée m’a permis d’appartenir à une famille ou un club : celui des formateurs certifiés. C’est une appartenance gratifiante et une reconnaissance. Cela a permis d’accroitre ma crédibilité auprès de mes clients et ma visibilité dans le monde de la formation. Grâce à ma certification, j’ai pu former non seulement en Guinée ou des pays limitrophes comme la Côte d’Ivoire mais aussi dans des pays plus lointain comme la RDC ou Madagascar. J’ai pu élargir mon horizon grâce à IFC. La certification est comme une clé qui permet d’ouvrir plusieurs portes.


GLC : Parlez-nous de votre entreprise. Qu'est-ce qui la différencie des autres entreprises de formation sur le marché guinéen/africain ?

AD : IGESS Institut de Gestion Sociale est une entreprise qui a pour vocation de renforcer les capacités des employés potentiels ou déjà en fonctions des PME, des Grandes Entreprises et des Institutions. Son publique cible c’est donc les employés déjà en fonction, les chercheurs d’emplois (essentiellement les jeunes).
IGESS se met à la place du client pour mieux identifier sa problématique et ainsi lui offrir une solution que ce soit de formation, de conseil, de coaching ou tout à la fois, et ainsi répondre de manière adaptée à ses besoins.


GLC : De quel projet de formation êtes-vous le plus fier ?  

AD : J’ai formé en 2020 juste au moment de l’apparition de la pandémie de COVID19 30 jeunes diplômés sans emplois à la recherche d’un emploi ou d’un stage, pour embrasser le métier d’agence commercial. Cette formation était dans le cadre du programme « Bouster les compétences et l’employabilités des jeunes » du gouvernement guinéen financé par IFC.

La formation était prévue et a commencé en présentiel en janvier. Puis en février la pandémie a fait son apparition avec les restrictions et les mesures barrières. Les cours ont dû être interrompus. Heureusement nous avons vite su basculer les cours en ligne. Et malgré les difficultés de connexion d’adaptation aussi bien de la part de moi formatrice à ce nouveau mode de formation que pour les participants pour qui c’était nouveau aussi, nous avons pu terminer avec satisfaction. Aujourd’hui malgré la situation de crise sanitaire plus de 50% de ces jeunes ont trouvé soit un emploi soit un stage. D’autre ont créé leur propre business. Et lorsque je les rencontre aujourd’hui sur leur lieu de travail ils me montrent leur reconnaissance et gratitude. Je suis très fière d’avoir contribuer à leur développement.


GLC : Y a-t-il eu un projet de formation qui n'a pas été un succès complet, mais qui vous a appris de précieuses leçons? Pourriez-vous partager ces leçons avec nous ?

AD : Mon premier atelier en tant que Master Trainer n’a pas été un succès complet. En effet, je suis partie à cet atelier avec beaucoup de confiance en moi et je n’ai pas vue les niveaux de difficultés pourtant simple à résoudre si on se prépare avant. J’ai appris l’importance de la préparation. Ce n’est pas parce que vous avez confiance en vous, en votre capacité à animer une formation qu’il faut négliger la préparation. Depuis, avant d’accepter une formation, je vérifie si j’ai assez de temps pour me préparer.


GLC : Quelle sera votre prochaine formation Mont Everest en entreprise ? (c'est-à-dire quel grand objectif souhaitez-vous atteindre en tant qu'entraîneur ?)

AD : L’expérience avec les jeunes diplômés à la recherche d’emplois du programme « Boster les compétences et l’employabilités des jeunes » du gouvernement guinéen financé par IFC m’a beaucoup marqué. En effet en Guinée beaucoup de jeunes sortent des formations universitaires ou professionnelles et ne trouvent ni stages ni emplois. La plupart ne sont pas préparés au monde du travail : ils ne savent pas comment rechercher ni en quoi consiste le fait de travailler pour une entreprise. Apporter une pierre à l’édifice en leur apprenant ces notions c’est ce que je voudrais arriver à faire. Pour l’année 2022 former 100 diplômés à la recherche d’emploi et les insérer dans le milieu professionnel (stage ou emploi).


GLC : Si vous deviez vous comparer (votre vie, votre entreprise - veuillez choisir ce qui s'applique à votre cas) avec un tableau célèbre, quel serait-il ?

AD : La Persistance de la Mémoire par Dali aussi appelée « Les montres molles », pour moi le temps n’a pas d’emprise. Le temps passe inéluctablement, moi je vais à mon rythme et mon entreprise aussi. Le temps n’a pas d’effet sur nous sauf qu’il accroit notre niveau de maturité. Je ne consomme pas l’alcool mais j’ai ouï dire que les meilleurs vins sont-ce qui ont de l’âge. Donc je n’ai pas peur du temps qui passe.


GLC : Une fois la pandémie de COVID-19 terminée, je vais...

AD : Une fois la pandémie de COVID-19 terminée, je vais continuer comme si la pandémie n’était pas terminée. En effet, cette pandémie nous a appris beaucoup de chose sur ce que représente l’essentiel dans la vie, on a appris à reconsidérer nos niveaux de priorité, à passer plus de temps avec nos familles, à moins nous déplacer, à moins nous presser et ma fois ça marche assez bien. Il faut juste que le monde arrive à réajuster et s’adapter, c’est comme si c’était un nouvel air qui commençait, on doit apprendre à se réinventer. Ça tombe bien je n’aime pas la monotonie.


GLC : Comment avez-vous réussi à apprendre quatre langues : anglais, espagnol, peul et français ?

AD : J’ajouterai le wolof ce qui fait 5 :

  • Peul : langue maternelle
  • Wolof/français : langue de ma petite enfance jusqu’à l’âge adulte, le Sénégal et la France sont mes pays d’adoption
  • Anglais 1ère langue scolaire
  • Espagnole 2ème langue scolaire

GLC : Quel est votre poème/citation préféré ?

AD : 

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