Abdoul MoujibGrow Learn Connect : Abdoul, décrivez-nous le parcours qui vous a conduit à devenir formateur. Avez-vous toujours voulu être formateur ? Si non, qui vouliez-vous être et comment la vie a-t-elle changé les choses pour vous ?

Abdoul Moujib : Depuis tout petit, j’aimais les cadres d’échanges, les lieux d’apprentissage et de partage d’expérience. Il s’avérait également que mon rêve était de devenir chercheur en économie et pouvoir contribuer au développement économique de mon pays. J’ai particulièrement commencé l’animation des formations quand j’ai intégré le domaine de l’incubation d’entreprises. J’ai commencé avec des modules préconçus de comptabilité et finance adressés aux entrepreneurs et au fil des années je suis parvenu à concevoir et suivre personnellement les cycles de vie de mes différentes formations. Ce parcours n’a pas été certes linéaire. Je dois reconnaître qu’il y’avait eu des hauts et des bas, des moments de doute et de remise en question mais Dieu merci je poursuis toujours ma Légende Personnelle.


GDiplomaLC: Quelle est votre formation ? Quel rôle a-t-il joué dans votre carrière professionnelle ?

AM : Après mon baccalauréat j’ai intégré la faculté d’économie où j’ai obtenu mon diplôme en Analyse et Politique Economique. Plus tard j’ai décidé de me spécialiser en Management des Entreprises et des Projets. Ceci m’a permis d’intégrer l’écosystème entrepreneurial africain et de me faire un chemin dans la formation.

 


GLC : Qu'est-ce qui vous plaît dans la formation ?

teachingAM : Le mot clé dans la formation pour moi c’est « l’apprentissage ». J’ai toujours aimé apprendre des nouvelles choses, des nouveaux concepts, le partage d’expérience des autres. La formation est le cadre idéal pour apprendre même pour les formateurs que nous sommes. Elle crée un processus continu d’apprentissage le long du cycle de vie de formation.


GLC: Parlez-nous de votre entreprise. Pourquoi et comment avez-vous décidé de créer votre entreprise de formation ? Quelle est la spécialité de votre entreprise ? Quelle est la taille de votre entreprise ?  

AM : GUIWA CORPORATE est une entreprise créée en Août 2022. Nous intervenons sur divers aspects de la création et du développement de l’écosystème entrepreneurial en Afrique. Notre leitmotiv est de « Faire des entrepreneurs Africains les porteurs des meilleures solutions aux défis socio-économiques du 21ème siècle ». Grâce à cette vision nous avons pu faire adhérer cinq (5) collaborateurs dont trois (3) femmes et deux (2) hommes. Sur le total des six (6) collaborateurs, deux (2) sont à plein temps et quatre (4) à temps partiel, tous des jeunes professionnels passionnés par le développement économique et entrepreneurial de l’Afrique.


GLC : A quoi ressemble le marché de la formation au Niger ? En quoi est-il différent de celui d'autres pays ?

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AM : Au Niger, le marché de la formation est encore en développement et fait face à de nombreux défis. La demande de formation est croissante, notamment en raison de la nécessité d'améliorer les compétences des travailleurs dans un environnement en constante évolution. Cependant, le manque d'infrastructures, de ressources pédagogiques et d'accès à des formateurs qualifiés constitue un frein. Comparé à d'autres pays, le Niger doit également faire face à un taux d'alphabétisation plus bas et à des obstacles géographiques qui compliquent l'accès à la formation. Malgré ces défis, il existe une volonté croissante de renforcer les compétences à travers des initiatives locales et internationales.


GLC : Quelles sont, selon vous, les compétences les plus demandées au Niger ?  

AM : Les compétences les plus demandées incluent celles en gestion de projet, en technologies de l'information, et en entrepreneuriat. Avec l'essor des initiatives de développement, les compétences en gestion et en leadership sont également très recherchées. De plus, dans un contexte où l'agriculture reste un secteur clé, des compétences en agronomie et en gestion durable des ressources naturelles sont cruciales. Enfin, les compétences en communication et en négociation sont essentielles dans un environnement professionnel de plus en plus complexe et diversifié.


GLC : Vous avez récemment été certifié en tant que formateur IFC-LPI TPMA. Nous vous en félicitons ! Qu'est-ce que cela signifie pour vous ? Comment pensez-vous que cela va changer votre pratique de la formation ? 

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AM : Merci beaucoup ! Cette certification représente pour moi une reconnaissance de mes compétences et de mon engagement à offrir des formations de haute qualité. Elle me permet d'adopter une approche plus structurée et centrée sur l'apprenant, en mettant l'accent sur des méthodes pédagogiques qui favorisent l'acquisition de compétences pratiques et applicables. Cette certification va certainement enrichir ma pratique de la formation en me fournissant des outils et des techniques avancés pour mieux répondre aux besoins des apprenants et des entreprises au Niger. Elle renforce également ma crédibilité en tant que formateur, me permettant de contribuer davantage à la croissance des compétences dans mon pays.


GLC: Pratiquez-vous un sport ?

AM : J’aime le football et j’y joue très souvent avec les amis du quartier.


GLC: Dites-nous trois choses sur le Niger que la plupart des gens ne connaissent pas.  

Niger

AM : Premièrement, le Niger est un pays d’hospitalité. Le Nigérien par nature aime recevoir des invités. Selon une des coutumes de chez moi, quand une personne reçoit un invité dans sa maison, il lui cède sa case et part s’installer dehors. Ainsi, l’invité devient maître des lieux jusqu’à la fin de son séjour. Deuxièmement, le Niger est le pays qui sert la meilleure viande séchée au monde « le kilichi ». C’est de la viande préparée sous les rayons solaires et cela produit l’une des meilleures saveurs au monde. Enfin, c’est au Niger que se trouve le minaret de la mosquée d’Agadez qui est la plus haute construction au monde dont la structure est exclusivement faite en terre crue.